Origines et définition
La communication bienveillante (ou communication non violente) a été développée dans les années 1960 par Marshall Rosenberg.
Son travail s’est fortement inspiré de l’approche centrée sur les personnes, développée par le psychologue américain Carl Rogers dont il a été l’élève. Marshall Rosenberg s’est également inspiré des pensées de Gandhi et de Krishnamurti.
La communication bienveillante est un outil de communication basée sur l’empathie, la compassion, la coopération harmonieuse et le respect de soi et des autres.
L’objectif de la communication bienveillante est d’améliorer notre façon d’être en relation, de pouvoir s’exprimer et écouter l’autre de façon authentique. Elle aide à résoudre ou anticiper des conflits dans le respect de soi et de l’autre.
D’autres psychologues ont développé des outils de communication bienveillante et les ont enseignés aux parents afin d’harmoniser les relations familiales. C’est le cas d’Adèle Faber et Helen Mazlish qui, ayant participé en tant que mères aux ateliers du psychologue Haim Ginott, ont souhaité partager ces outils efficaces avec d’autres parents. Elles ont ainsi mis en place des ateliers et écrits plusieurs livres. Elles ont reçu plusieurs prix prestigieux et leurs livres ont également été traduits dans plusieurs langues.

Ces ateliers, destinés au départ pour les parents, se sont développés. Ils ont été adaptés et sont aujourd’hui proposés aux professionnels travaillant auprès des enfants et adolescents.
La méthode Faber et Mazlish permet d’obtenir des outils concrets utilisables au quotidien. Il permet à l’adulte d’apprendre à exprimer ses sentiments et attentes tout en respectant l’enfant.
Il permet à l’enfant d’obtenir une écoute profonde et empathique de l’adulte. L’enfant devient acteur dans la résolution des problèmes. Cela aide l’enfant à développer son sentiment de compétences, son estime de soi et son autonomie.
L’objectif, en tant que parent et éducateur, est d’accompagner l’enfant afin qu’il devienne un adulte heureux et confiant. Les paroles et l’attitude bienveillante des adultes envers lui contribuent grandement à parvenir à cet objectif.
Mise en situation
Les ateliers de communication bienveillante demandent une participation active des apprenants. Vous pouvez, en tant que parents, prendre quelques minutes pour faire l’exercice suivant (les exemples cités proviennent des ateliers Faber et Mazlish, ils sont adaptés afin que cela ressemble à la façon dont nous nous adressons parfois aux tout-petits) :
Lisez les phrases ci-dessous et pour chacune d’elle, écrivez ce que vous auriez ressenti en tant qu’enfant si un adulte vous avait parlé ainsi :
"Regarde l'état de tes mains ! Tu es vraiment sale !"
"Je compte jusqu'à trois. Si tu ne viens pas mettre ton manteau, je pars sans toi."
"Si tu ne prêtes pas tes jouets, tu n'auras jamais de copain."
"Attention ! Ne monte pas là ! Tu vas tomber !"
La plupart des participants aux ateliers donnent les réponses suivantes : « si un adulte me parle comme cela, je ressens : de la colère, de l’humiliation, de la honte, de la peur. Je n’ai plus envie d’écouter ».
Est-ce cela que nous souhaitons susciter chez les enfants ?
Essayer de se mettre à la place de l’enfant est une étape clé de la communication bienveillante. En le faisant régulièrement, nous comprenons mieux la portée de nos mots et les réactions que nous sommes amenés à provoquer.
Cela nous aide alors à réajuster notre parole et notre attitude.

Comment s’adapte-t-elle au quotidien ?
La communication bienveillante demande d’être sincère et authentique. Cela s’inscrit dans la personne qui la pratique. Au début, nous devons nous débarrasser de nos « mauvaises » habitudes langagières apprises depuis l’enfance. C’est parfois difficile de s’en défaire.
Et quand nous y arrivons, elles reviennent parfois dans des moments de fatigue, de stress.
Apprendre à communiquer avec bienveillance, c’est souvent comme apprendre une langue étrangère. Cela demande d’être pratiqué en permanence, au quotidien.
L’enfant a besoin au quotidien de cette douceur, cette écoute et ce regard positif. Elle lui offre des conditions optimales pour apprendre et grandir en se sentant en sécurité physique et affective.
Le savoir-dire
La communication bienveillante nous permet d’exprimer nos émotions et nos attentes. Nous le faisons avec sincérité et dans le respect de l’autre sans attaquer son caractère ou sa personnalité. On peut écouter et coopérer avec quelqu’un qui exprime irritation ou colère dès lors que nous ne nous sentons pas agressés.
- Exemple de ce que nous pouvons dire pour exprimer notre colère sans blesser l’enfant.
"Je n'ai pas envie de me faire dire ce que je dois faire. Ce que j'aimerais entendre c'est : "Héloise, peux-tu me donner un biscuit ?".
"Je n'aime pas me faire tirer par la manche".
Nous nous rendons compte parfois, au cours de situations anodines, que l’emploi d’un mot plutôt qu’un autre peut faire basculer la relation dans la dispute et le conflit alors que d’autres mots au contraire apaisent instantanément.
La communication bienveillante apprend à être attentif aux mots que nous employons. Elle demande finesse et précision. Par exemple, lorsque nous exprimons une émotion, nous le faisons en utilisant le pronom « Je ». Il permet de parler de soi sans attaquer l’autre. Tandis que le « Tu » est souvent accusateur.

Conclusion
Alors que l’enfant est un être en construction permanente, sa construction et son image de lui-même dépendent fortement des adultes qui l’accompagnent. Il est primordial pour qu’il puisse développer une bonne estime de soi, être autonome, respectueux de lui-même et des autres que ses éducateurs (parents et professionnels) l’accompagnent dans la bienveillance et le respect de sa personne.
C’est un travail riche et passionnant au quotidien qui nous pousse à la remise en cause et alors nous permet de rencontrer l’enfant que nous avons été. C’est une richesse, un trésor pour l’enfant, un cadeau pour nous-même.
Et n’oublions pas d’être indulgent et emphatique envers nous-même. Changer notre façon de nous exprimer est un long chemin. C’est déjà avoir fait une grande avancée que de l’avoir emprunté.
Et si parfois, nous regrettons un mot ou une parole, l’enfant est toujours prêt à nous ouvrir son coeur pour accueillir nos excuses et notre remise en cause. Et c’est une belle leçon d’humilité que vous lui offrirez.
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